Charités de Courgeon

    Confrérie de charité, chargé d’assister les familles du défunt, vers sa dernière demeure. Nous supposons qu’il s’agit d’une église ou d’une chapelle seigneuriale. Cette confrérie est composée d’habitants de Courgeon.

 

   Mais, lors des processions, nous ne pouvons pas les identifier, car ils sont habillés comme des pénitents, de la même façon que les pénitents espagnols d’aujourd’hui.

 

   Cette confrérie était régie comme une association. Chaque année, elle tenait une assemblée générale pour présenter les comptes (dépenses & recettes), ainsi que pour renouveler les membres décédés.

 

   Les ancêtres payaient cette confrérie, peut être avec une autre, pour qu’il y ait un enterrement décent, à la hauteur de la puissance de la famille.

 

 

 

 

LOUIS XIII, le Juste (1601-1610-1643)

   Toussaint DURAND, curé de Courgeon, décide de fonder en son église une confrérie du Rosaire de la Charité pour assister dignement les inhumations de tous les habitants de la paroisse. Cette fondation est acceptée le 10 novembre 1624.

 

   Les règles et les statuts de la confrérie sont établis par Mgr Jacques CAMUS de PONTCARRE, évêque de Séez le 3 septembre 1625, comme suit :

 

   Il sera fait élection de six frères des plus gens de bien d’autre les confraires écrite au livre de la ditte confrairie pour la gouverner et servir par le temps de chacun deux ans pour la continuation et succession desquels en sera fait élection chacun au de trois nouveaux qui entreront au lieu de trois qui sortiront du dit gouvernement et service et seront tenus de venir à l’église le jour de la chandeleur prochain prêter le serment par devant le curé de la ditte église, de fidèlement et dévotement, s’acquiter de la charge qu’ils entreprendront selon les statuts qui en ont été dressés par l’avis et commun consentement de la plus grande et saine partie des habitants de la dite, comme ils en suivent.

 

  Les trois nouveaux frères qui entreront chacun ou par après feront le serment comme dessus le jour de la nativité Notre Dame pour entrer en la ditte charge le premier dimanche d’octobre qui est la principale fête du Rosaire appelée notre Dame de la Victoire.

   Tous les frères servants seront en habits décents, vêtus de noir, savoir de chausses, robes, chaperons et bonnets carrés. Si ils vont loin en leur exercice par temps de grande pluie ou froidure, ils pourront porter le chapeau.

 

   Toutefois et quand ils seront à leur exercice de leur charge, soit à l’église, soit aux processions ou convoi des Trépassés, ils porteront chacun son Rosaire, chapelet à la main pour s’occuper à le dire dévotement sans parler l’un à l’autre, sinon en cas de nécessité, d’avertir l’un l’autre de leur devoir quand un confrère ou sœur seront décédé, les dits frères servants seront tenus de s’assembler au son de la cloche pour accompagner le curé ou vicaire, ou autre clergé de la paroisse et aller processionnellement avec leur croix et bannière au logis du défunt pour apporter son corps catholiquement en sépulture en l’église ou cimetière de la ditte paroisse. Les deux premiers frères portant chacun un cierge et les quatre autres chacun une torche et tous chacun son chapelet qu’ils seront obligés de dire dévotement pour l’âme du confrère ou sœur trépassé.

 

   Ils assisteront aux obits qu’ils feront particulièrement pour chacun frère servant décédé et réciteront le Rosaire pour le repos de son âme, ce qu’ils feront aussi aux obits qui sont au nombre de quatre ou anniversaire que l’on a accoutumé de faire généralement pour toutes les âmes des confrères ou sœurs de la ditte confrairie du Rosaire, le lendemain des quatre principales fêtes de la Vierge qui sont la Nativité, l’Annonciation, Purification, Assomption.

 

   Assisteront tous les premiers dimanches de chaque mois à la messe du Rosaire et à la procession qui se font les mêmes jours après Vêpre, comme aussi à toutes les fêtes de Notre Dame solennelles et autres aux quelles on a accoutumé de dire, matiner en chœur aux quelles matiner grande messe et vêpre, ils rendirent pareil service à Dieu et à l’église comme sont accoutumés les confrairies de Charité de ce pays.

 

   En cas de maladie, absence du pays ou autre urgence, nécessité d’affaires si quequ’un des dits frères manque aux assistances ci-dessus, il sera excusé en commettant un autre frère en sa place, qui fera la même charge, autrement le dit défaillant payera cinq sols d’amende au profit des autres qui auront fait son office.

   Les dits frères, assistant à la Sainte messe, seront continuellement à genoux, depuis le commencement jusqu’à l’épître et depuis le sanctus jusqu’à l’évangile de la fin sans parler l’un l’autre, ni à autre personnes, mais s’occuper à dire dévotement le Saint Rosaire ou autres prières lorsqu’il sera fini.

 

   Supplieux très humblement M. Toussaint DURAND prêtre, M. Noël CLOUET prêtre principal du collège du dit lieu, M. Eustache DURAND, M. Vincent VERON aussi prêtre chapelains, Michel CLOUET prévôt, Jean MIGNOT échevin, Jean PASQUIER greffier, Jean JARRY frère de mémoire, Gervais COURVILLE frère trésorier, Marie DUTAUT, Blais BALUETTE, Pierre BUNEAU, Pierre RUETTE, Robert CHAUVIN, Toussaint BIGOT, Guillaume LAUNAY et Jean MERRY, tous frères servant de la Charité du Rosaire par Vous Monseigneur n’aguerre érigée en la ditte église de Courgeon le 1er février 1626.

 

   Le 9 janvier 1686, fut inhumé à Réveillon Sieur Jean de VIEILLARD, en présence des charités du Pin et de Courgeon.

 

   Le Sieur Jean de VIEILLARD était le père de Michel de VIEILLARD qui épousa le 25 avril 1686 Marie de CATINAT.

 

 

 

 

LOUIS XVI (1754-1774-1792)

   En 1791 les biens qui lui appartenaient, saisis et rendus comme biens nationaux étaient les suivants :

   3 boisseaux de terre en Comblot vendus 575 livres.

   3 boisseaux de terre, en Coulimer, vendus 245 livres.

   Une maison et un jardin en Courgeon, vendus 880 livres.

   Le bordage du Bas-Bourg, en Courgeon, vendu 6.425 livres.

   Un bordage dans le bourg, vendu 420 livres.

   2 quartiers de pré, en Courgeon, vendus 1.290 livres.

 

   Une petite pièce, dont la porte est assez décorée, est aménagée près de la porte d’entrée dans le bas-côté sud pour permettre aux douze charitons de s’habiller loin des regards des fidèles et de conserver à l’abri les ornements de la confrérie (bannières, drap mortuaire, vêtements des charitons).

 

 

 

 

 

LOUIS-PHILIPPE 1er, le Roi-Citoyen (1773-1830-1848)

   Les statuts ont été recopiés par M. BUGUET curé de Courgeon le 2 juillet 1830, sur un ancien manuscrit de la Charité, sans date, qui peut avoir plus de cent ans d’existence. Il n’y a rien changé, pas même l’orthographe dans bien des endroits.

 

   La Charité de Courgeon connaît à cette même époque un certain renouveau, l’abbé BUGUET avait, dès 1830, remis en fonction la Charité fondée en 1624. De nouvelles bannières, ornées d’un côté de la sainte Vierge et de l’autre de saint Sébastien, sont achetées dès 1874, ainsi qu’un drap mortuaire et des chaperons pour chaque chariton.

 

   La Charité du Saint Rosaire de l’Eglise de Courgeon est composée de quatre chapelains et treize frères servants avec un sacristain et un clerc à l’instar des autres confrèries de Charité de ce pays.

   Par délibération en date du 7 juin 1990 le Conseil municipal avait sollicité une subvention pour la restauration des bannières de l’église de Courgeon. Le montant des travaux s’élève à 87.905,73 F, une subvention accordée de 29.648 F du Conseil Général venant en déduction.

 

    Après un transport assuré spécialement pour ces objets dans un atelier spécialisé de la région parisienne chez Mme Isabelle BEDAT – 20, rue Henri Martin, 92170 Vanves – c’est seulement en janvier de cette année 1994 que nos reliques nous ont été restituées après avoir retrouvé un air de jeunesse.

 

   L’ensemble de ces objets comprend :

- une bannière en drap de laine rouge 120 cm x 150 cm ;

- une bannière en drap de laine rouge brodé métal 130 cm x 164 cm ;

- une bannière en drap de laine rouge brodé métal 105 cm x 130 cm ;

- une collection de chaperons de Chariton ;

- un drap mortuaire de velours noir 250 cm x 150 cm ;

- un drap mortuaire en drap de laine brodé argent 200 cm x 300 cm.