Histoire

   Au début était la Silva Pertica, la forêt du Perche. Cette forêt primitive, milieu hostile, n'est peuplée, aux temps préhistoriques, qu'en marge. Cependant des pierres mégalithiques, dolmens, menhirs... témoignent de la présence humaine au coeur du Perche au néolithique final. Cette présence est confirmée par la découverte d'outils préhistoriques en silex taillé. Des outils de bronze, de fer témoignent de la continuité de l'occupation humaine.

 

   La forêt du Perche délimitait les territoires des peuplades celtes. Au sud, les Aulerques, au nord et à l'ouest les Carnutes s'efforcent de faire reculer la forêt et de cultiver ainsi les espaces défrichés.

 

   La présence romaine n'a pas laissé une empreinte profonde. Les voies de communication, les via publicae, traversent le Perche, reliant Sens à Valognes, Chartres au Mans ou encore Evreux à Tours. L'archéologie et la toponymie prouvent aussi la présence d'établissements agricoles, en marge du Perche. Le peuplement du Perche reste encore faible.

 

   A partir du baptême, en 496, de Clovis à Reims, l'Eglise joue un rôle prépondérant dans la mise en valeur de la forêt du Perche. La conversion au christianisme des peuplades du Perche fut laborieuse. De nombreux évangélisateurs (sainte Céronne, saint Laumer, saint Lubin, saint Avit) portent la bonne parole. Ces ermites s'installent au coeur de la forêt du Perche et rallient les populations environnantes.

 

   A l'époque mérovingienne, les fondations monastiques, comme celles de Saint-Germain-des-Près à Boissy-Maugis et à Corbon se multiplient. La société percheronne est très hiérarchisée. Les alleutiers disposent de leur propre terre tandis que les colons et les lides sont attachés à une terre qu'ils ne peuvent quitter. Enfin, les serfs, corvéables à merci, sont marqués au fer rouge. Ils ne possèdent rien en propre, ne jouissent d'aucun droit civil, ils composent la main-d'oeuvre servile.

   Au Vème siècle, le Perche subit le contrecoup des invasions barbares qui anéantirent la prospérité économique de la Gaule. Les noms de ces peuples immigrants n’ont laissé que quelques traces dans la toponymie : on peut noter, Almenesches canton de Mortrée, à proximité du Perche, qui tire son nom des Alamans. Miermaigne canton d’Authon, tire son nom des Marcomans. Mortagne vient de Mauritania des Maures. Saosnes canton de Mamers, vient des Saxons, ainsi que Courgeon qui s’appelait à l’époque Curtis Saxonis et qui était proche de Corbon.

 

   L’invasion franque, qui a laissé tant de traces dans la toponymie de la Beauce, a touché également le Perche, où l’on rencontre, particulièrement dans la vallée de l’Huisne, se constituant, pour l’exploitation du sol, des communautés d’hommes libres, qui forment ce qu’on appelle en latin, langue officielle de l’époque, des « Vicis « . Les Vicis mérovingiens, édifiés, en général, près des routes romaines, étaient habités par une population de marchands, d’artisans ou de petits propriétaires dont les terres constituaient la principale ressource. Quelques villages percherons gardent encore dans leurs noms le souvenir de cette ancienne condition : Vieuvicq, Vichères, Theuvy. C’est l’époque aussi où, dans les essartements de la forêt, s’installent des exploitations agricoles qui prennent le nom de « cour « , suivi d’un nom patronymique germanique. On peut supposer soit que les propriétaires de race franque aient donné leur nom à un ancien domaine, soit qu’ils aient créé de nouvelles exploitations rurales qui ont retenu leur nom, tel que : Corbon, Curtus bonus, la bonne cour ou encore Corubert, cour de Robert ou encore Courgeon, cour de Gehon, et enfin Courthioust, Curticulus, la petite cour.

 

   Le « Polytique d’Irminon » est un inventaire de biens rédigé vers 823-828 par Irminion décédé en 829 abbé de Saint-Germain-des-Prés.

 

   Liste de toutes les possessions de l’abbaye, l’énumération des terres avec les tenanciers, les serfs, le cheptel et les redevances dues à l’abbaye.) donne l’état de deux groupes de domaines ou « centena » que la grande abbaye parisienne de Saint-Germain-des-Près possédait dans le Perche au IXème siècle. La centena de Corbon comprend vingt-trois « villaes » situées pour la plupart dans un rayon de moins de 10 kms autour de Corbon ; la centena de Boissy est beaucoup moins homogène et était peut-être en partie hors du Perche.

 

   Villaes de Curtis Saonis rédigé par l’abbé Irminon.

 

   Donationem quam fecit Godelhardus in codem pago, et in cadem centena, in villa quae dicitor Curtis Saonis. Dedit itaque ibi mansum I indominicatum, habentem de terra arabili bunuaria XV, de prato aripennos VIII; et alios mansos III, habentes de terra arabili bunuaria XX, de prato aripennos VII, de silva bunuaria III ; et farinarium I, et haec mancipia quorum ista sunt nomina Ratgaudum ; et Rangaudum, quorum infantes non sunt sancti Germani ; et Rothildem cum infantibus suis, id est, Adrevoldum et Rainboldum ; et Teutgardem ; et Airfridum cum infantes suos, hoc est, Balduinum, Soandum, Aregarium, Airboldam ; et Soaram cum infantibus suis, id est, Sicfarum, Airtrudem, Sicfaram, Cocictum ; et Sichildem.

 

   Sunt in totum mansi VIII. Solvunt inter totos de argento, propter caropera, solidos II et denarius VIII; propter linum, solidos IIIor et dimidium; pullos V cum ovis.

 

   Donationem quam fecit Hadoardus in eodem pago et in eadem vicaria, in villa qui dicitur Curtis Saxone. Dedit ibi mansum I, habentem de terra arabili bunuaria IIIIor, de prato aripennum I et dimidium. Tenet eum Adalgardis libera, cujus infants non sunt sancti Germani.

 

   Traduction :

   Godelhardus dont il a fait un don dans le même village, et attirés par les mêmes dans le pli, ce que vous dites dans le village de Courgeon. Par conséquent donné au manse seigneurial comprenant 15 bunuaria de terre labourable, 8 arpents de prairie; et 3 autres maisons comprenants 20 bunuaria de terre labourable, 7 arpents de prairie, 3 bunuaria de forêt; et un grenier à farine. Ces esclaves dont les noms sont : Ratgaudum; et Rangaudum, enfants en bas âge(mineurs) à charge de St-Germain; et Rothildem avec leurs enfants, Adrevoldum et Rainboldum; et Teutgardem; et Airfridum sont des enfants en bas âge(mineurs). Il y a Balduinum, Soandum, Aregarium, Airboldam; et Soaram enfants de la non quantité, Sicfarum, Airtrudem, Sicfaram, Cocictum; et Sichildem.

 

   Les 8 manses paient en numéraire, fourni le charroi (transport de marchandises), 2 sous et 7 deniers; fourni le lin, 3 sous et demi de blé; un mouton avec ses 5 jeunes.

 

   Hadoardus dont il a fait don dans le même village et dans le presbytère même, dans le village qui est appelé Courgeon. Ils sont restés là, elle a donné un manse comprenant 4 bunuaria de terre labourable, un arpent et demi de pré. Adalgardis se saisir de lui le libre arbitre, et dont les enfants ne sont pas les allemands, il y a les saints.

 

   Bunuaria (Bonnier : unité de superficie au temps des capétiens est égale à 129 ares et 33 centiares).

   Manse : C’est tant « une exploitation rurale, une ferme, tenue par un ou plusieurs foyers » qu’une « unité d’imposition des charges domaniales. »

   Mansus indominicatus : C’est « le centre d’exploitation du domaine, composé de divers bâtiments d’habitation agricole, de dépendances avec une cour entourée d’une palissade et souvent un jardin attenant. Par extension, le terme peut désigner la réserve seigneuriale du domaine, composée du centre d’exploitation et de biens fonciers, surtout des champs, du bois, des prés et souvent de la vigne ».

   Charroi : Droits perçus, probablement, sur tout transport de marchandises ou une prestation en nature.

   Courgeon, l’antique Curtis Saxonis, < Domaine des Saxons > ne se ressent nullement de ses origines germaniques. Le bourg, qu’abandonnent peu à peu les artisans, comme dans toutes nos campagnes d’ailleurs, est bien paisible aujourd’hui.

 

   Le petit bourg de Courgeon, situé à une lieue et demie sud-est de Mortagne, commune du canton et de l’arrondissement de Mortagne, sur le chemin de grande communication n° 11 de Mortagne à Regmalard, à 7 kms de Mortagne. Superficie : 1041 ha, altitude : 166 m.

 

   Vers 1100 – D’après Lecointre-Dupont, la cession de Bellême aurait fait entrer dans les terres des comtes du Perche un ancien atelier carolingien qu’il situe à Curtisassonie (Curtis Saonis) identifié parfois à Courgeon, près de Mortagne.

 

   Le comte du Corbonnais qui précéda le Perche, relevait du duc de France. Comme par ailleurs, Courgeon ou Courcerault proches de Corbon, capitale primitive, nous pourrions penser, malheureusement sans certitude, dans l’hypothèse de Lecointre-Dupont que monnaie aurait donc été battue dans le Perche pour le compte des rois carolingiens.

 

   Au douzième siècle, Courgeon possédait un château féodal, et ses seigneurs figurent parmi les bienfaiteurs de la léproserie de Chartrage, de la calende du Corbonnais et de la collégiale de Toussaint de Mortagne.

 

   Orthographe de Courgeon :

   1112 – Corgeium.

   1157 – Corjon.

 

   Hugues de Courgeon, en 1144, fit don pour la provende et la nourriture de la Calende, de dix-huit boisseaux de blé, mesure du Corbonnois, à prendre sur sa terre de Courgeon.

1164-1183 - Robert de Courgeon fut témoin de la renonciation de GALERAN du Pin à ses prétentions que ce dernier avait émises au droit de présentation de l’église du Pin. Lettre de Mathilde, comtesse du Perche à Rotrou archevêque de Rouen (Cartulaire de l’abbaye de Marmoutier, p. 220).

 

   R(otroco) Dei gracia Rothomagensi archiepiscopo domino et patri suo reverentissimo M…comitissa Perticensis salutem omnimodam

   Notum sit vobis, pater sanctissime, et indubitanter teneatis quod Galerannus de Pinu, in presencia comitis l’erticensis et nostra constitutus, renunciavit querele que orta lucrat inter eum et monaches Majoris Monasterii et priorem Belismensem, super presentacione sacerdotis in ecclesia de Pinu instituondi, et se nichil juris amodo petiturum in prédicta presentacione, fido data in manu cimitis et nostra, firmavit, recognoscens presentacionem pertinere de jure ad abbatem Majoris Monasterii et priorem Belismensem et eos super hoc injusto inquietasse, existente ibidem R(oullando) Belismense priore gratam et ratam habente prefatam renunciacionem ad opus sui et Majoris-Monasterii, convocatis ad hoc testibus R…archidiacono Ebroicense et H…vicario, Roberto de Corjon, Hugone de Corseraud et multis aliis. Valete.

 

   Mathilde comtesse du Perche présente ses hommages à Monseigneur Rotrou, archevêque de Rouen.

 

   Qu’il soit connu de vous, Très Saint-Père, sans hésitation que Galeran du Pin, en présence du comte du Perche et notre constitution, fait rapport de la plainte qui a surgi entre lui et a gagné les moines du monastère de Bellême, à la présentation du prêtre dans l’église du Pin et qu’il ne sait rien du droit de cette époque voudrais demander à la présentation dit, a été livré entre les mains d’un ami fidèle et notre communauté, il a fixé, en examinant la présentation du droit d’appartenir à l’abbé du monastère au Père de Bellême et chef de l’Abbaye de Bellême et enlève une injuste inquiétude à Rolland, prieur de Bellême sur l’utilisation de la renonciation susmentionnée de soi de l’église du monastère, après avoir appelé ensemble, nous avons des preuves à l’archidiacre de la R. vicaire d’Evreux et H., Robert de Courgeon, Hugues de Courcerault et bien d’autres.

   Portez-vous bien.

 

 

   En 1190 – Hugues de Courgeon (de Corion) fut témoin du don de la terre de la Bruyère aux religieux de Saint Denis de Nogent, par Guillaume de VILLATE.

 

   1194 - Don par Robert de Courgeon, à la léproserie de Chartrage et à la callende du Corbonnois de deux septiers de froment.

 

   1194 – Don par Guillaume de LORME, à la léproserie de Chartrage et à la callende du Corbonnois d’un septier de froment.

 

   1194 – Don par Robert de LORME, à la léproserie de Chartrage et à la callende du Corbonnois d’une mine de froment.

 

   1194 – Don par Girard HEY, à la léproserie de Chartrage et à la callende du Corbonnois, d’une mine de froment sur sa métairie de Courgeon.

 

   1200 – Jean du VAL.

 

   Un autre Hugues de Courgeon, en 1215, donna à la collégiale la dîme de Courgeon qu’il tenait de ses ancêtres, < à la charge de bailler chaque année dix-neuf provendes de froment aux religieux de Chartrage pour la dépense de la Calende du Corbonnais. >

   Charte portant abandon de la dîme de Courgeon

 

   L’abandon, par les seigneurs de tout ou partie de la dîme des paroisses, ou plus couramment de leur portion de dîme, en faveur de la collégiale, sans spécification d’usage, mais avec obligation de messes et de prières, apparaît fréquent et contribue de façon notable à l’augmentation du revenu collégial.

 

   Paroisse : Courgeon

   Nature du don : dîme de Courgeon

   Nom du donateur : Hugues de Courgeon

   Dates : 1216

   En 1724, la dîme de Courgeon était affermée 420 livres

 

   < Je, Hugues de Courgeon, chevallier, fais asçavoir à tous ceulx qui verront le présent escript que, du consentement et volunté de Béatrix, ma femme et de tous mes enfants, j’ay donné et concédé à l’esglize de Toussaincts de Mortaigne en pure et libre et perpétuelle aumosne toute ma dixme que j’avais par droict héréditaire en la paroisse de Notre-Dame de Courgeon, avec le traict et toutes les choses appartenants à icelle, sans y retenir à l’advenir aulcun droict ny pour moy ny pour les héritiers sauf toutefois et réservé neuf pourvendes de fourment que la maison de Chairtrage et la calendaire congrégation du Corbonnoys percevoient annuellement en icelle dixme. Et pourtant moy, ma femme et mes enfants de la charte de la dicte esglize avons reçu 550 livres tournois et 20 sols de rente annuelle que la mesme esglize prenoit en la troixième partie des moulages du moulin de Radray. Or est il que moy, ma femme Béatrix et mes enfants avons affirmé et presté le serment corporellement de tenir icelle aumosne fidellement et garder fermement et la garantir à jamais à la dicte esglize, en témoignage de quoy j’ay, à la requeste et volunté de ma femme et susdits enfants donné le présent escript confirmé de mon propre sceau. Donné l’an du Verbe Incarné mil deux cens seize au mois de janvier >.

 

   Il semble donc ici qu’il y ait eu échange entre le droit de dîme et un droit sur les moulins. La teneur des chartes qui nous sont parvenues comporte beaucoup de variantes. Il ne semble pas possible de rejeter à priori cette tractation entre les parties.

 

   En échange de la troisième partie des moulages du moulin de Radray, l’Eglise Collégiale de Toussaint obtient la dîme sur la paroisse de Notre Dame de Courgeon, c’est-à-dire un dixième des récoltes (en nature), que possédait Hugues de Courgeon. Cinq siècles plus tard, le 7 avril 1724 dans une déclaration du temporel du chapitre, la dîme de Courgeon rapporte 400 livres sur les 2.604 livres de recette de la Collégiale, soit 15 % des revenus

   Confirmé par Thomas, comte du Perche, et par Silvestre, evesque de Sées, en l’an mil deux cens seize.

 

 

   En janvier 1223 – Don par Hugues de Courgeon (de Corian) chevalier, aux religieux du Val-Dieu de cinq sous de rente affectée sur le moulin des Coudrais.

 

   En mars 1223 – Don par Hugues de Courgeon chevalier, d’une pièce de terre à la Chartreuse du Val-Dieu.

 

   1224-1257 – Jean du VAL de Courgeon laisse son héritage.

En 1230 – Don par Hugues de Courgeon, seigneur de la Doucelle en Feings, à la Chartreuse du Val-Dieu, de ce qu’il possédait au Bourg Neuf et à Montfrilou, lieux situés dans le fief de Doucelle.

 

   En 1233 – Don par Hugues de Courgeon, chevalier, aux religieux du Val-Dieu, de deux gerbes de dîmes, avec le consentement de Beatrix, son épouse et de Robert, son fils aîné.

 

   En 1240 – Robert de Courgeon (de Corion) et Hugues, son frère, chevaliers moyennant une somme de quarante livres tournois, confirment la donation fait par Mathieu de MONTGOUBERT, chevalier et seigneur de Champs, à l’abbaye de la Trappe, d’une portion de bois du Frétay, commune de Bresolettes.

 

   En 1244 – Don par Robert de Courgeon (de Corion) chevalier du consentement d’Eudoxie, son épouse aux religieux du Val-Dieu d’un setier de blé.

 

   En 1244 – Don par Robert de Courgeon, seigneur de la Doucelle (son fils) d’un septier de blé à prendre sur le moulin Clouet, une des dépendances de Doucelle.

 

   En 1245 – Robert de Courgeon, chevalier, fait donation à l’abbaye de la Trappe, d’un setier de blé (mesure de Corbon) à prendre annuellement à la Toussaint, sur sa grange de Courgeon.

 

   En 1254 – Idoine, dame de Courgeon (de Corjon), donne à l’abbaye de la Trappe dix sous tournois de rente pour la fondation d’un anniversaire en faveur de Robert de Courgeon, son mari défunt, à la Saint Rémy, le 1er octobre.

 

   En janvier 1263 – Hugues de Courgeon (de Corion) confirma les dons faits à la Chartreuse du Val-Dieu, par son père et sa mère et fit don à la Chartreuse de cinq sous de rente affectée sur le moulin de Brucrol.

 

   En 1264 – Don par Hugues de Courgeon, seigneur de Doucelle (fils de Robert), à la chartreuse du Val-Dieu de 5 sols de rente sur son moulin du Breuil avec le champart au lieu de la Haye, et un septier de blé sur la métairie de la Forge, en Tourouvre, tous lieux dépendant de Doucelle.

En avril 1264 – Don par Hugues de Courgeon (de Corion) du consentement de Helvise, son épouse aux religieux du Val-Dieu, de vingt sous de rente annuelle.

   En 1265 – Don par Jeanne de Courgeon (de Corion) dame de Chaumont, fille de Hugues de Courgeon, avec le consentement de Robert de Chaumont son époux aux religieux du Val-Dieu, de cinq sous de rente annuelle.

 

   En 1289 – Béatrix de Courgeon, dame de Doucelle (fille de Hugues) ayant épousé Aymon de VILLEPREUX, accorde aux religieux du Val-Dieu, la jouissance paisible et sans charge, de ce qu’ils possédaient dans les fiefs de Doucelle et dans les paroisses de Feings et de Saint-Mard de Réno.

 

   En 1326 – Béatrix de Courgeon dame de Doucelle, veuve d’Aymon de VILLEPREUX fit don aux religieux du Val-Dieu de cinq sols de rente, pour la fondation d’un anniversaire en faveur de son mari.

 

Famille de VILLEPREUX

Ecartelé au premier et au quatrième de gueules à trois besants d’argent, au deuxième et troisième d’or à deux masses d’armes de sable posées en sautoir, liées de gueules.

   En 1466 – Courgeon comptait 81 feux et payait 75 livres tournois d’impôts à la châtellerie de Mortagne.

 

   1453 – Seigneurie de Courgeon, vendu à Laurent BOURDET.

1589-1609 – Droit de pâturages et usages des habitants de Courgeon.

 

   17 août 1596 – René de Langan de Boisfévrier.

 

   Le Seigneur, Messire Gabriel de Langan, né le 5 octobre 1642, sieur de Montboüan, la Vove, Aurai, les Mottes, Husson, Marquis du Bois-Février, épousa Claude Hippolyte de Visdelou de Bienassis le 13 février 1666, décédée le 6 février 1730, dont naquit Pierre-François-Charles en 1667.

   Courgeon (métairie de) fief relevant de la seigneurie de la Vove en Corbon, soumis au droit de franc-fief en 1747.

 

   Les fiefs qui en relevaient étaient les suivants :

   Bruyère (la) alias Chauvin, en Corbon.

   Houx (le) consistant en 30 arpents de terre en Saint-Mard de Réno.

   Pont (le petit) consistant en 45 arpents de terre en Courgeon.

   Vaux (les) consistant en 56 arpents de terre en Théval.

 

  1648 – César de Langan, chevalier, seigneur de Boisfévrier.

 

   1649 (16 août) vente à Louis de Brouilhac, écuyer, seigneur de la Mingre, gentilhomme ordinaire de S.A.R. « de la métairie noble de Courjon ».

 

   Par la suite la seigneurie de Courgeon appartient à la collégiale de Toussaint de Mortagne qui la vendit, le 16 janvier 1695, à Pierre-François-Charles, marquis de Langan, sire et baron du Bois-Février, seigneur de la Vove, époux de Marie-Charlotte de Puysaye de la Mesnière, pour la somme de 50 livres tournois de rente perpétuelle qui fut payée jusqu'en 1793. La cure de Courgeon valait 5000 livres

26 juin 1705 – Métairie de Courgeon appartenait au sieur René, Henri LOISEL, écuyer.

   Les parents de Marie, Charlotte de Puysaye :

   Père : de Puysaye René-02 (1645-1702) ;

   Mère : Abot du Bouchet Marie (1651-1725) ;

   Naissance de Marie, Charlotte : autour de 1681 ;

   Décès le 4 novembre 1756 à Mortagne-au-Perche :

   Mariage le 1er janvier 1697 (16 ans) avec Langan Charles, Pierre, François (1667-1730).

   Ils eurent deux enfants :

   De Langan Louis, Charles né le 12 avril 1704 ; décès le 3 novembre 1751.

   De Langan Pierre Hercule, né le 7 novembre 1712, page de Louis XV en 1728.

 

   1722 – Langan, chevalier, Marquis de Boisfévrier, seigneur Temporel et seigneur moyen et Bas Justicier de Courgeon.

 

   1717-1723 – André-Nicolas de Puisaye, seigneur du lieu.

 

   1723-1750 – René-Charles de Puisaye, chevalier et seigneur du lieu.

 

   1714-1789 – Inventaire des titres et papiers, touchant les cens et les rentes et foncières dues à la chartreuse du Val-Dieu : Courgeon et collège de Courgeon.

 

   Le seigneur, messire Pierre-François-Charles marquis de Langan, sire et baron du Bois-Février et son épouse Marie-Charlotte de Puysaye de la Mesnière firent poser pour mémoire à la postérité le 23 avril 1727 une plaque commémorative, transférée actuellement au château du Boisfévrier, présentant une longue inscription relatant la succession généalogique des sires de Langan, seigneurs du Boisfévrier,de 1570 à 1727. Cette table de marbre relatait aussi une fondation qu’avait faite, le 25 août 1602, dans l’église de Fleurigné, René de Langan, seigneur du Boisfévrier.

   Vers 1725 - Louis-Charles de Langan, marquis de Boisfévrier, épouse (en première noce) Louise de Montgommery et (seconde noce) Bonne Marie Charlotte de Farcy de Pontfarcy, le 23 juillet 1735.

 

Blason de la famille FARCY

D’or fretté d’azur de six pièces, au chef de gueules

   Pierre, marquis de Langan, décédé le 6 février 1730,

   Louis, marquis de Langan, décédé le 3 novembre1751,

   Reposent dans l’église de Fleurigné (canton de Fougères).

 

   Bonne Marie de Farcy de Pontfarcy née en 1711, veuve se retira chez les ursulines de Laval, où elle mourut en 1780 ; fille de René de Farcy de Pontfarcy né en 1684, époux de Anne Marie Mollant

 

Armoirie de Langan (de)

De sable au léopard d’argent, armé, lampassé et couronné d’or.

   Parmi les gentilshommes du Perche qui ont pris part ou envoyé leur procuration aux assemblées de la noblesse pour l'élection des députés aux états généraux de 1789, se trouve Dame Marie-Claude Astier, veuve de Jacques de Glapion, lieutenant du Roi Louis XVI, dame de Courgeon et propriétaire des terres de la Vove en 1785.

 

Armoirie de Jacques de Glapion

D’azur à trois fasces d’or (à la bordure de gueules).

   Denis, Jacques de GLAPION achète la seigneurie de La Vove le 18 novembre 1765, Le père Glapion, natif du Perche, gouverneur de Saint-Domingue, territoire français dans les Antilles, achète le manoir pour y venir mourir, son épouse Marie, Claude ASTIE et les deux enfants dont Philippe Denis, sieur de la Vove, Courcerault, Courcessain, Limbousdière, Courgeon , né le 16 juin 1756 et Thomas Abraham, né le 19 février 1759 s'établissent au château en 1766-67, Ils ont acheté la seigneurie à la famille de Langan Boisfévrier, qui s'est ruiné lors des procès interminables (sur 70 ans et 2-3 générations) avec la famille Baroux pour avoir la préséance à l'église de Courgeon.

 

   C’est sans doute grâce au Roi nommé à ce riche bénéfice, à ses bienfaits et à la quotité du revenu, que l’église fût bâtie sur une si vaste échelle.

 

   Les habitants vivaient de l’agriculture, de l’élevage de bestiaux. Il y avait les moulins à blé mus par l’eau de la Chippe, dits de Boisard et moulin Neuf. C’est sur ce dernier cité que M. Jean Abot assigna une rente de cent livres en 1572, en faveur du couvent de Saint-François de Mortagne. Une carrière de pierres blanches servait pour les constructions : Mairie, école primaire, bureau de bienfaisance et perception, etc.

 

   Le 31 mars 1789, les Trois Ordres assistèrent à la messe du Saint Esprit, célébrée en l’église Saint-Sauveur de Bellême, par l’abbé SAVARY, curé de Courgeon. Ils se séparèrent ensuite pour délibérer par ordre, et rédiger les cahiers de doléances.

 

   Les rois de France, avant 1790, avaient décidé la fête patronale le 15 août.

   Le Perche, comme jadis, comme toujours, se retrouvait, tel un bastion, disputé entre les armées royalistes et les armées républicaines. Il fut pour ces dernières un continuel lieu de passage, ce qui, en usant ses ressources, accroissait le mécontentement des populations.

 

   Les cantonnements de troupes furent si fréquents en 1793 que la région de Mortagne est épuisée de vivres et que Garnier de Saintes, alors en mission, en informe la Commission des subsistances le 29 décembre. C’est si vrai qu’au début de 1794, la circulation des grains soulève des émeutes à Courgeon, à Mauves, et, le 22 avril, à Origny-le-Roux.

 

   L’opposition paysanne ne se réveille et ne s’avive que lorsqu’il s’agit d’affaires purement locales, comme l’action dirigée contre les batiers (marchands de blé), accusés d’entretenir les tendances à la hausse.

 

   Dans le Perche ornais, comme partout ailleurs, ils ont été nombreux les condamnés à prendre le chemin des bagnes. Nouvelle-Calédonie, Tunisie, et aussi la France avec Toulon, constituaient les destinations principales à l’époque. La liste de noms des bagnards partis entre le XVIII siècle et le XIX siècle.

 

  Courgeon, François Vallée en 1799 et Denis Brizard en 1857.

 

 

   Figure 1 : Population de Courgeon.

 

1693

1774

1789

1790

1793

1800

Courgeon

320

421

403

472

503

400

Mortagne

3400

4218

5790

5523

6396

5720

 

 

 

1806

1820

1827

1836

1841

1846

1851

1856

1861

1866

1872

1876

1881

1886

1891

1896

Courgeon

454

451

491

485

503

507

517

495

475

466

489

475

455

440

428

440

Mortagne

5119

5215

5405

5692

5012

4847

4948

4888

4887

4830

4836

4682

4643

4541

4435

4277

 

 

1901

1906

1911

1921

1926

1931

1936

1946

1954

1962

1968

1975

1982

1990

1999

Courgeon

415

408

393

331

327

320

300

335

342

324

320

269

297

285

307

Mortagne

3967

3800

3728

3509

3366

3334

3508

3802

3749

4468

4708

4879

4890

4584

4513

 

 

    HABITANTS

 

   Nous constatons que la population Courgeonnaise a toujours évolué entre 269 habitants (1975) et 517 habitants (1851). Toutefois, par rapport à Mortagne, la population de Courgeon reste stable avec une moyenne de 407 habitants d’après les différentes données démographiques.

 

   300 communiants en 1734 – 507 habitants en 1847 – 773 habitants en 1869 – 440 habitants en 1892 et 1896. A la fin du XIXe siècle (de 1883 à 1892) la mortalité était de 16,3 pour 1000 habitants.

 

 

   DESCRIPTION PHYSIQUE

 

   Les terrains qu’on y rencontre sont des alluvions, de la marne glauconieuse, fournissant de la pierre de taille tendre, des sables ferrugineux. Cette commune est limitée au sud par l’Huisne, et est traversée du Nord au Sud par la Chippe.

 

 

   PROCES DE SORCELLERIE DANS LE PERCHE

 

  1604 – à Mortagne-au-Perche : Marthe COLLET, veuve d’Henri CUVIER (ou CUNIER) de Courgeon ; sa mère réputée sorcière ; elle serait allée au sabbat et y aurait amené sa fille (cas suivant) ; accusée d’avoir jeté un sort mortel sur une femme 18 ans auparavant, d’avoir ensorcelé Jeanne TEXIER et de l’avoir guérie, d’avoir envoûté Firmin LOISEDIEU (ou DOISEDIEU) ; condamnée à être brûlée vive avec question préalable, amende de 600 livres (solidairement avec sa fille).

 

Appel : question modérée : bannie 5 ans du Perche et de Paris.

 

   1604 – à Mortagne-au-Perche : Madeleine CUVIER (ou CUNIER), 17 ans, fille de la précédente ; accusée d’être allée au sabbat et d’avoir ensorcelé une vache à Macé MAURICE ; condamné à être pendue et brûlée avec question préalable, amende pécuniaire avec sa mère.

 

   Appel : présentation de la question avec extension : bannie 5 ans du Perche et de Paris.

 

 

   INDUSTRIE, COMMERCE

 

   Tissanderie en 1869, carrière de pierre blanche pour la construction, agriculture, élevage de bestiaux.

 

 

   ARMEE LIBERATRICE

 

   Américaine – 79e D-I PATTON, venant d’Alençon, passage dans le village le lundi 14 août 1944, en fin d’après-midi. Déferlement des grosses unités, chars, le mardi 15 août 1944.